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Hirokazu KOBAYASHI
(1929-1998) est un personnage peu disert sur sa vie. Habitant Osaka,
il débute l'Aïkido en 1946. A l'époque étudiant
le Karatedo, son Maître l'envoya pratiquer l'Aïkido auprès
du fondateur.
Il rentre à Osaka
en 1954 où il débute son enseignement.
Tandis qu'en 1964, Kenji
Tomiki (Maître de la première génération)
à travers le Shodokan pose les bases d'un Aïkido de
compétition, Kobayashi, alors professeur Aïkikaï
lui apporte son soutien et devient le moteur de la promotion de
la compétition dans la région du Kansaï (il reçoit
Tomiki le 10/10/1969 à Osaka). Keji Tomiki est le fondateur
de l'Aïkido Randori, un Aïkido intégrant des pratiques
plus libres. Kobayashi, séduit, appuiera la mise en place
de cours d'Aïkido Randori parmi ses étudiants issus
de plusieurs universités. Ces prémices donneront naissance
en 1970 à la première compétition inter-universitaire
d'Aïkido.
En 1963 lors d'un de
ses premiers voyages en Europe en tant que chargé d'enquête
de l'Aïkikaï (Aritomo Murashige n'ayant pu mener jusqu'au
bout sa mission), il initie l'enseignement de l'Aïkido aux
Pays-Bas, au départ, parmi des judoka hollandais. A son retour
au Japon, il deviendra Directeur des Affaires Européennes
du Centre Mondial d'Aïkido à Tokyo.
Il obtient son 8ième
Dan en 1964.
Hirozaku Kobayashi débute
son véritable périple européen à l'invitation
d'André Nocquet en 1972 qui lui fera visiter la France, la
Suisse, l'Allemagne et l'Italie.
En 1985, il fait une
série de stages à travers l'Europe accompagné
de Naomi Nomura.
Il développa son
Aïkido autour du principe de Meguri (principe spiralé
de prise de contact), de l'ouverture à l'autre, de non combat
(les rôles s'interchangeant, la relation d'implication entre
les deux est fondamentale).
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La
base de l'enseignement
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Kobayashi est le reflet
de l'évolution de l'Aïkido enseigné par Ueshiba.
On se retrouve donc avec un Aïkido "évolué"
ayant transcendé l'Art Martial afin qu'une pratique corporelle
mène à une discipline comportementale à dimension
philosophique.
L'Aïkido
qu'il développe reprend les principes spiralés (la
métaphore de la balle) mais intègre la notion de Meguri
(principe spiralé de prise de contact). Les différents
"meguri" sont de subtiles rotations des poignets qui viennent
souvent créer un déséquilibre supplémentaire
chez le partenaire.
Il ajoute à cet
enseignement sa propre pratique du Jo et du Boken dont l'étude
est laissé de côté au fil des années
dans la plupart des écoles d'Aïkido.
A cette base mêlant
Aïkido et armes, il ajoute la pratique de l'Aïkitaïso
issue du Daoyin.
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Aïkido |
Le but, que l'on pourrait
qualifier de direct de l'Aïkido, est d'éviter l'attaque
en utilisant la propre force ou l'impulsion de l'attaquant et en
profitant de son déséquilibre, s'aidant généralement
d'une sortie de la ligne d'attaque mais aussi de rédirections
circulaires de la force opposée. Il est parfois porté
des coups (atemi) non pour blesser mais afin de causer une réaction
inattendue.
Il y a souvent intervention
sur les articulations (poignet, coude, épaule ...) afin soit
de permettre une immobilisation soit de projeter l'adversaire.
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Pour deux
raisons l'Aïkido est difficilement compatible avec l'idée
de compétition : l'idéal d'harmonie et de non agression,
mais aussi certaines techniques pouvant s'avérer très
dangereuses. |
A la mort du fondateur,
plusieurs écoles s'approprièrent son héritage
en propageant un enseignement qui leur était propre. Des
armes en bois sont parfois utilisées pour l'étude
: jo, bokken et le tanto.
Reposant sur une philosophie
du non-agir dans l'agression (parlons d'auto-défense), l'Aïkido
est un des seuls art martial comptant autant de femmes dans ses
licenciées.
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Aïkiken |
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L'évolution des
techniques de combat au sabre au cours du XVIième siècle
entraîna aussi une évolution de la lame (lame plus légère,
centre de gravité plus proche des mains rendant l'arme plus
maniable). Cette maniabilité donna naissance à une multitude
d'écoles d'escrime. |
Ces techniques
de combat étaient regroupées sous le nom de kenjustsu
("technique du sabre") ou de gekiken ("échange
de coup de sabre"). Les entraînements (kata geiko) dans
ces écoles se faisaient avec une lame au tranchant arrondi
ou un sabre en bois, le boken (bokken ou bokuto). Les deux adversaires
se mettaient d'accord sur qui serait vainqueur et "jouaient"
un scénario type (kata) reprenant les techniques enseignées
dans l'école.
Le style Kashima Shinto
Ryu est à la base des techniques de sabre enseignées
dans l'Aïkido.
Iizaki Choisai lenao
(1387-1488) est le créateur de la tradition Shinto ryu, son
école se dénommait Tenshin shoden katori shinto ryu
: une des plus anciennes écoles traditionnelles de sabre
au Japon, rattachée au temple shintoiste Katori.
Tsukahara Bokuden (1489-1571),
prêtre shintoïste du temple Kashima, fut d'abord élève
de Katori et ensuite de Matsumo Bizen (Kashima). Il fonda sa propre
école : Shinto Ryu. Ce style garda le nom de Kashima Shinto
Ryu.
Maître Ueshiba
en 1937 accompagné de Zenzaburo Akawaza découvrit
le style Kashima Shinto Ryu. Ces deux styles (Katori et Kashima)
étaient redoutables d'efficacité. De plus leurs origines
shintoïstes accompagnaient leur enseignement d'un ascétisme
sévère qui marqua certainement Ueshiba.
Le travail des armes
(bokken et jo) permet de développer la clairvoyance (intuition),
de travailler sur la position spatiale du pratiquant et en dernier
lieu de travailler sur son adresse (précision des coups et
évaluation des distances) et sa mobilité.
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Aïkijo
On découvre au
cours de la lecture "De la pierre et le sabre" un adversaire
de Musashi qui deviendra par la suite un de ses fidèles :
Musô Gonnosuke. Celui-ci avait développé une
technique de combat redoutable se basant sur un bâton. Vaincu
par Musashi, il devint son ami mais ne cessa d'essayer d'améliorer
son style. Entre mythe et histoire, il fut ce fondateur légendaire
qui donna ses premières lettres de noblesse à la pratique
du Jo. En effet voulant vaincre la technique de blocage de Musashi
il créa un nouveau style qui donna naissance au Jo actuel
(1m28 de long, 2,6 cm de diamètre) intégrant toutes
les techniques qu'il avait pu voir.
On retrouvera ainsi dans
son style les coups d'estoc de la lance, les balayages de la hallebarde,
les techniques de frappe du Bô (grand baton) et des techniques
de sabre. Il s'installa au sein du clan Kuroda de Fukuaka afin d'enseigner
son art. Ces techniques de Jôjutsu restèrent secrètes
jusqu'en 1872. A partir de cette date son enseignement s'est propagé
à travers le Japon (même au sein de la police) ; au
final, en 1940 le Jojustsu prend le nom de Jodo.
Le fondateur de l'Aïkido,
Morihei Ueshiba, intégra l'enseignement du Jo dans l'Aïkido
sous la dénomination d'Aïkijo. Bien que la base de cet
enseignement soit très liée au Jodo, il s'en écarte
car son interprétation est faite à travers le prisme
de l'Aïkido. Ainsi les techniqques seront beaucoup plus circulaires,
moins anguleuses, les buts poursuivis ne sont pas les mêmes.
En effet, en aïkijo, il n'y a pas recherche du meilleur maniement
possible du Jo mais uniquement l'intégration des principes
d'Aîkido dans le Jodo : avec comme corollaire, toute technique
à mains nues trouvant son application dans les armes.
Tandis que certaines
écoles délaissaient le travail des armes au profit
de l'Aïkitaï, Kobayashi, au contraire, les a replacées
au centre de son enseignement.
Quelques techniques
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Aïkitaïso
Le Taïso (qui veut
dire gymnastique) est à l'origine une méthode de préparation
physique à l'étude du Judo et du Jujitsu. Les exercices
qui le composaient ont une incidence à la fois sur le soma
(système lymphatique ou cardio-vasculaire) et sur le psyché
(conscience et non conscience dans l'action). Le but du Taïso
est de stimuler des zones spécifiques du corps (articulations,
muscles, vertèbres) afin dassouplir les zones raides
et d'activer ses fonctions dautorégulation.
Les exercices du Taïso
ont pour origine le Daoyin (ou Tao Yin selon votre système
de retranscription préféré). Le Daoyin qui
signifie "diriger l'énergie" est d'origine chinoise.
Ces techniques de concentration mentale et de respiration remontent
à l'antiquité. A Mawangdui (province du Hunan) fut
découvert entre 1972 et 1974 plusieurs tombes de la famille
d'un premier ministre. Les trois tombes datent de 186, 168 et 167
avant Jésus Christ. L'une d'elles contenait un manuscrit
donnant plus de 40 mouvements de gymnastique appelés Daoyin
(littéralement "conduire et étirer").
Les
exercices de Daoyin doivent permettre de jouer sur les blocages
et tensions du corps et de lutter contre les différentes
toxines accumulées. Si nous ajoutons à cette pratique
les étirements musculaires, le travail sur la respiration
et les massages, nous obtenons le Taïso. Elle n'est pas simple
la vie !
Il est évident
que le fondateur Ueshiba pratiqua et enseigna un Taïso. Par
contre, Kobayashi en formalisa la pratique qu'il enrichît.
Au final, il en fit une discipline à part entière.
Chaque cours d'Aïkido débute par un kihon (enchaînement
de référence), de même certains cours sont réservés
spécifiquement à la pratique de l'Aïkitaïso.
On peut noter que les
écoles de Ninja avaient une méthode afin d'acquérir
souplesse et rapidité : le Junan-taïso.
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