Rien n'est simple dans
l'AÏkido. En effet l'enseignement de cet Art martial se voit
confronter à de vraies luttes de pouvoir parmi les différents
Maîtres afin de savoir qui en est le digne héritier.
Comme personne n'a cette réponse, chaque école se
considère garante de la véritable orthodoxie. Ce débat
n'intéresse personne si ce n'est les gens de peu ...
La seule chose notable
est que les différentes écoles créées
à travers le monde l'ont été à différents
moments de l'enseignement du fondateur. Son propre enseignement
a évolué au cours du temps. Par rapport aux dates
de fondation on peut donc noter à l'extrême deux types
d'Aïkido : archaïque et pur (il n'y a rien de péjoratif
dans "archaïque", ni de glorieux dans "pur").
Les premières écoles fondées juste après
la guerre en Europe ont donc un enseignement basé sur un
Aïkido dit (par moi) "archaïque". De plus, leur
enseignement a suivi sa propre évolution. Par conséquent
lorsqu'on compare une école fondée dans les années
50 à une école fondée dans les années
80 dont le fondateur a suivi les enseignements d'O Senseï jusqu'à
la fin, on se retrouve avec des styles et une philosophie qui, s'ils
portent le même nom, n'ont rien à voir.
La deuxième chose
dont il faut avoir concience c'est la distortion mentale dans la
représentation de l'Aïkido selon les pays où
il est pratiqué. Etrangement alors qu'en France il est l'Art
martial pacifiste, a contrario au Japon il reprend tous les grands
principes que l'on peut retrouver dans les manuels du "parfait
samouraï" avec bien sur le lifting jutsu/do . En effet,
l'Aïkido est un avatar de la période d'Edo et des principes
mis en place avec le Bushido. Sa création est en parfaite
cohérence avec son époque qui était propice,
poussé par un nationalisme forcené, à la renaissance
des principes du Bushido. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si l'enseignement
des armes a une telle importance. A contrario, en Corée,
l'Aïkido est considéré comme l'Art Martial d'auto-défense
par excellence (au même titre que le Ju-jitsu en France).
Ainsi, il est même fortement recommandé aux femmes
quand elles souhaitent s'initier à l'auto-défense.
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La
base de l'enseignement
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Tout part de
Takeda Sokaku (1858-1943) fondateur de l'école Daitô
d'Aïki Jutsu dont les deux plus célèbres élèves
sont :
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Ueshiba
Morihei (1883-1969), le fondateur de l'Aïkido.
Choi Young
Shul, qui séjourna au Japon de 1919 à 1946, fonda,
à son retour en Corée, l'Hap Ki Do.
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Les
Maîtres
On considère qu'il
y a quatre époques dans l'enseignement de l'Aïkido.
En terme de techniques, l'avant-guerre est dite dure (première
et deuxième génération) et les techniques d'après-guerre
plus souples. Vous trouverez ci-dessous une liste de Maîtres
ayant été des élèves directes d'Useshiba
Morihei. Cette liste n'est pas exhaustive. Elle a pour seule vocation
de présenter les évolutions de différentes
écoles en France. L'Aïkido est transmis avant tout à
travers une expérience personnelle, celle d'un Maître,
qui varie selon son propre caractère, le lieu, le temps et
ses élèves. Et pourtant tous ont la même origine
: le fondateur. A charge pour chaque pratiquant de choisir son propre
Maître.
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Première
génération (1921-1935) |
Minoru
Mochizuki (1907-). Après avoir débuté par
l'apprentissage du judo dès 5 ans, en 1930 (ou 1931 selon les
sources) il devient l'élève d'Ueshiba et suit son enseignement
en Daitô-ryu Aïkijustsu. Il est 10ième Dan d'Aïkido,
9ième Dan de Jujitsu ... |
Venu en France
en 1951 avec une délégation culturelle de l'UNESCO,
il est le premier à faire des démonstrations d'Aïkido.
Il restera 2 ans et demi en France (ou 1 an selon les sources).
Il créa par la suite son propre style mixant du Judo, de
l'Aïkido, du Karaté ... qu'il nomma "Yoseikan Budo".
Hiroo Mochizuki, son fils, vit et enseigne en France (Yoseikan
Budo).
Alain Floquet
à travers Jim Alcheik est un de ses avatars et créa
en 1980 l'Aïkibudo. Il constitue une des branches de la FFAAA
qu'il rejoignit en 1983.
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Deuxième
génération (1936-1945) |
Tadashi
Abe (1920-1985) arrive en France en 1948 ou 1952 (selon les sources,
mais en tout cas officiellement en 1952) afin de promouvoir l'Aïkido
jusqu'en 1960. Il écrit un ouvrage intitulé "L'arme
et l'esprit du samouraï japonais" avec Jean Zin. Il est
le digne représentant d'un Aïkido dit dur. |
Jean-Pierre
Le Pierres (Aïkido-ryu Abe, A.R.A) qui fut l'élève
de Jean Delforge (Fédération française
d'Aïkikaï). |
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Troisième
génération (1946-1955) |
Morihiro
Saito (1928-2002) suivit les enseignements du fondateur pendant
23 ans. Il est porteur du style 46-55 qu'il a appelé "Iwama
ryu". Iwama était le lieu de résidence de Morihei.
Il est 9ième Dan ce qui n'est pas rien ... |
Daniel
Toutain
(Iwama Ryu France qui a rejoint la FFAB). |
Seigo
Yamaguchi (1924-1996) débute l'Aïkido en 1947 et obtiendra
son 8ième Dan. |
Christian
Tissier (Cercle Tissier, directeur technique de la Fédération
Française d'Aïkido, d'Akïbudo et Affinitaires - FFAAA). |
Michio
Hikitsuchi |
Gérard
Blaize (Association Française d'Aïkido) |
Masamichi
Noro
(1935- ) a été pensionnaire des Dojos d'Iwama et de
Tokyo. Il arrive en France en 1961 comme délégué
officiel de l'Aïkikaï de Tokyo. En 1972 il a créé
l'Institut M.Noro. |
Masamichi
Noro
(Kinomichi, créé en 1978) après un grave accident
décide d'éloigner toutes les pratiques martiales de
l'Aïkido. Son Dojo rejoint la FFAAA comme Affinitaire en 2001.
Il a déposé son nom ainsi que sa méthode. Pas
folle la guêpe. |
Nobuyoshi
Tamura (1933- ) a débuté auprès d'O Sensei
en 1953. Il arrive en France en 1964 et y réside encore aujourd'hui. |
Nobuyoshi
Tamura (Groupe Aïkikaï de la Fédération
Française d'AÏkido et de Budo - FFAB) est délégué
de l'Aïkikaï So Hombu pour l'Europe. |
André
Nocquet ( 1912-1999), le seul français à avoir été
admis dans l'antre suprême de 1955 à 1957 après
avoir été l'élève de Tadashi Abe. |
André
Nocquet (Groupe Ueshiba et Groupe Historique d'Aïkido André
Nocquet, GHAAN) dont le groupe a rejoint la FFAB en 1985. L'enseignement
a pris le nom d'Aïkido Sumikiri (encore un nom déposé,
c'est mieux pour la vente des produits dérivés). |
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Non déterminé |
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Hirokazu
Kobayashi (1929 - 1998) aurait débuté l'étude
de l'Aïkido dans les années 50 à Osaka et fut un
élève de Morihei Ueshiba avec lequel il a travaillé
pendant plus de vingt ans. Il conserva la pratique préalable
du Daoyin (procédé d'entretien du corps, fondé
sur l'énergique chinoise) et celle de l'Aïki-Taïso.
Il se démarqua également par l'enseignement du Meguri
(consistant en de subtiles mouvements du poignet mêlant la souplesse),
et proposa ses propres techniques dans l'art de l'Aïki-Ken, de
l'Aïki-Jo. Il créa l'Aïkido Osaka Bu Iku Kai.
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André
Cognard (Académie Autonome d'Aïkido). L'école
fait partie du "Kokusai Kenshukai Aikido Kobayashi Hirokazu
Ha", l'école internationale de Kobayashi.
Charles
Abelé (Académie d'Aïkido et des Arts du Geste).
C'est un ancien élève d'André Cognard qui a
fondé sa propre école.
L'Aï-Do
: un Aïkido dégénéré mixé
avec du Hatha yoga et du Zen. Cela semble très ésotérique.
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