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Démocratie, Enfants, Ces gens là, Sociabilité, Théorie des cycles nodaux, Totalitarisme, (les) Zioms

 

Démocratie

Ces dernières élections ont été le moment pour tous de réfléchir à nouveau sur notre système politique. Au delà des considérations idéologiques et des convictions de chacun, on peut s'étonner que le système démocratique est invoqué afin de rejeter la validité d'une partie des votes. Dans ce cas, pourquoi comme on l'a vu déjà en Algérie, ne pas annuler purement et simplement des élections si les résultats ne rentrent pas dans un cadre convenu. En voulant développer une politique de la moyenne, nous entrons dans un système médiocre, développant des projets médiocres sans véritables valeurs pour la Cité, sans engagement à long terme. Clientéliste (qui va s'accentuer avec un mandat à 5 ans) et médiocre, le système démocratique ne serait-il pas arrivé à ses limites ? Le siècle dernier (le 20ième) aura vu des avancées importantes dans la reconnaissance des femmes, des "déviants", des droits de l'enfant ... Mais maintenant, afin d'éviter un enlisement dans la moyenne, n'est-il pas temps de penser un autre système qui ne privilégiera pas forcément le plus grand nombre mais permettra d'établir un cadre fort ouvert à l'expression de chacun ? Mais le sens des mots, une langue de bois usitée sans vergogne, des virus sémantiques qui polluent notre quotidien forment les murs de la prison où se retrouve enchaînée notre pensée. Est-il impossible de réfléchir à l'éventualité d'une dictature participative ou d'autres systèmes alternatifs sans se voir taxer d'une quelconque idéologie politique ? Nous nous retrouvons dans une situation où émettre des idées qui surnagent sur la médiocrité est devenue un crime.

 

Enfants

La France n'aime pas ses enfants. On est plus enclin à aider une femme enceinte ou à pleindre un jeune père que d'aider un enfant. On parle souvent de "l'enfant-roi" lorsqu'on regarde de quelle façon on considère un enfant en Asie. Pourtant celui-ci est loin d'être un roi, néanmoins les gens et le corps social l'aident dans son apprentissage et parfois lui pardonneront certaines choses. En effet, lorsqu'il sera adulte, la vie ne lui fera pas de cadeau donc autant lui faciliter les choses lorsqu'il a cinq ans.

La société française est malade de ses enfants. Ce n'est qu'un juste retour des choses qu'ils la méprisent par la suite.

Dernièrement j'ai pris un bus, une femme s'est présentée avec trois enfants. Les portes se sont refermés. Personne n'a réagi, n'a pensé, non pas à l'aider mais au moins à aider les enfants. En Asie je n'ai jamais assisté à des scènes telles que celle-ci. Il est fréquent que dans un lieu public une mère s'adonne à son sport favori, une discussion avec ses copines. Son enfant, qui vadrouille, est surveillé par l'ensemble des gens présents. Tout le corps social surveille cette graine d'espoir ; une grand-mère lui donne des bonbons dans la poche, un homme d'affaire lui fait un sourire en lui caressant les cheveux, des adolescentes jouent avec lui. De même lorsqu'un enfant se comporte mal, des gens (étrangers à la famille) rabrouent l'enfant et lui font des remarques... Ce n'est pas une image idyllique mais une réalité. Le contraste est saissant quand on prend le temps de comparer entre les deux sociétés. Pourquoi une telle situation en France ? Nos enfants ne sont-ils pas l'espoir que notre société se perpétue, ne sont-ils pas les futurs vecteurs de notre culture ?

 

Ces gens-là

Le monde est gouverné par des gens qui pensent que le respect n'est du qu'à une position sociale. D'ailleurs incertains d'un statut, ils s'attachent à des symboles du pouvoir ou de la fonction qu'ils occupent qui ne sont que le reflet du néant devant lequel ils se trouvent : bureau au dernier étage, bureau d'angle, voiture et chauffeur, loisirs ciblés... Les rassurant, ces critères sont devenus, au fil du temps, des facteurs d'exclusion et ainsi de reconnaissance entre pairs et gens de "bonnes conditions". Mais la "bonne condition" telle qu'ils la conçoivent ne s'est batie qu'à partir d'une base financière sans véritable fond "spirituel". Echangeant entre pairs sur les nécessité de telle ou telle action, ils sont incapables de comprendre un homme simple tel vous et moi supportant les vicissitudes de la vie. S'auto-congratulant de leur propre réussite, ils ne connaissent aucune compassion car ils n'ont aucun lien avec la souffrance humaine, si ce n'est la servilité de leur domesticité.

Ces gens-là ont l'impression qu'ils oeuvrent pour le bien de tous car leur salaire mensuel est proche du PIB d'un pays pauvre.
Ces gens-là pensent qu'ils peuvent influencer sur la marche du monde car ils sont une référence financière.

Mais en quoi leurs pauvres tractations financières peuvent elles aider en la marche de l'humanité ? Lorsque je me retourne pour voir le travail accompli durant une vie, la mienne en l'occurence, lorsque je m'arrête pour admirer la marche de l'humanité, je ne peux qu'être fier de ce chemin accompli par moi, par mes parents, par nos ancêtres. S'il y a eu progrès, l'argent n'a jamais été un facteur décisif.

Lorsque j'arrête tout afin de méditer au milieu des bruits sourds de la ville, je vois des jeunes cadres, prenant pour modèle un quelconque baron de la finance ou un vulgaire entrepreneur fier d'être commerçant, agiter devant moi des chèques pleins de zéros. Comme si des zéros sur un bout de papier pouvait être le bilan d'une vie.

Ces gens-là, sont-ils capables de regarder à l'intérieur d'eux mêmes, de pressentir ce vide qui les habite et de se laisser plonger dedans ?

Ces gens-là ...

 
Démocratie, Enfants, Ces gens là, Sociabilité, Théorie des cycles nodaux, Totalitarisme, (les) Zioms
 

Sociabilité

L'homme est un animal profondément social qui étrangement ne peut parfaire son développement que s'il arrive à instaurer des échanges riches entre d'autres groupes sociaux. Le commerce, la langue, etc... ont été souvent soit le vecteur, soit le but de ces échanges. Dans notre société actuelle où deux facettes de notre civilisation se sont développées de façon extrême - le commerce (finances et autres) et l'individualisation - qu'est devenu ce ciment sociétal des échanges sociaux ? Ont-ils migré sur d'autres supports (Internet & Co) ? Ont-ils définitivement disparu ? Ou y-a-t-il eu simplement une montée en puissance d'une autre forme d'échange assurant le lien social - les courses en supermarché, le besoin d'échanger avec ses voisins, le GSM...?

 

Théorie des cycles nodaux

L'Occident a une vue très linéaire du déroulement du temps. Pourtant à l'origine, comme la plupart des peuplades primitives, l'approche était cyclique, marquée par l'éternel retour des saisons. Certains pensent que nous sommes passés d'une conception cyclique du temps à une conception linéaire de celui-ci à la mort du Christ. D'une certaine façon, cet événement majeur marque la fin du cycle du temps et la naissance de la civilisation judéo-chrétienne avec pour corollaire une approche linéaire du temps. En effet, la mort du Christ est un arrêt brutal de cet éternel recommencement et le Début d'une nouvelle période.

Cette vision du temps nous a créé, au fil de deux mille ans d'histoire, un cadre de pensée qui fait que nous avons aussi une approche linéaire de notre propre vie. Si A est le jour de notre naissance et Z notre mort, il est évident pour nous que Z est hérité de A et le cheminement de A vers Z doit être cohérent. S'il n'y a pas cohérence, nous nous retrouvons devant un paradoxe que nous ne pouvons traiter et justifier à nous-mêmes ou à nos proches (et le corps social dans son ensemble) et qui peut donner naissance à des névroses. Pourtant a contrario l'Asie (et de façon certaine la Corée) non "polluée" par la pensée judéo-chrétienne a toujours conservé cette vision cyclique du temps. Il en découle ainsi une approche également cyclique de la vie. En effet, la vie est faite de cycles qui n'ont pas nécessité d'être cohérents entre eux. S'il doit y avoir cohérence celle-ci est à l'intérieur du cycle lui même et non entre cycles.

Comme le remarque si judicieusement Juliette Morillot au sujet des Coréens, l'étudiant d'abord contestataire intègre par la suite des policiers anti-émeutes combattant ces mêmes étudiants. Par la suite, il intègre la vie active et devient un cadre pressé se rendant à son travail et incommodé par les fumées des gaz lacrymogènes. De même, note-t-elle, le cas du moine bouddhiste qui devient chrétien fondant une famille et au crépuscule de sa vie est Chaman. A chaque fois, il n'y a pas de contradiction. C'est bien le même individu mais au lieu de se concentrer sur une cohérence entre cycles, la recherche se fait plus sur l'épanouissement au sein du cycle.

J'ai eu l'occasion de rencontrer un ancien étudiant contestataire coréen ayant subi les plus fortes pressions de la part du régime pendant la dictature mais qui a résisté tel le grain de sable dans l'étau. Lors de son service il a intégré les commandos qui patrouillaient dans la zone démilitarisée. De cette époque il garde une certaine fierté d'avoir servi son pays, d'avoir été ce rempart contre l'envahisseur nord-coréen. Après avoir été photographe pendant quelques années, il est maintenant businessman et mène ses affaires avec autant d'ardeur.

La culture et le contexte social permettent en Asie que s'établissent des changements de cycles sans qu'il y ait une remise en cause de la cohérence de l'individu comme on pourrait l'imaginer en Occident. A contrario, l'Occidental se voit dans l'obligation de respecter une loi sociale qui, de siècle en siècle, s'impose comme immuable qui lui dicte que son devenir doit suivre une évolution linéaire.

Pourtant, si nous laissons de côté cet héritage d'une conception linéaire de la vie, nous pouvons sentir intuitivement cette progression cyclique. A charge pour nous de vivre pleinement et intensément chacune de ces périodes de notre vie sans chercher à garder une cohérence avec la période précédente.

Malheureusement nos sociétés ne mettent pas en place les conditions nécessaires à ces changements de cycles. Nous nous retrouvons donc à l'affût "d'opportunités" qui nous permettraient de faire la bascule. Il nous faut créer et entretenir des champs de possible afin que nous ne soyons pas obligés de faire les choses mais que celles-ci se fassent d'elles même quand les faisceaux d'opportunité sont en nombre suffisant pour pouvoir changer de cycle. C'est ce que j'ai appelé, en m'inspirant de Gibson, le point nodal qui est le croisement de champs de force, de choix ou de possibles. Ce point nodal est un point (non physique) où des lignes d'énergie convergent à un moment donné. Ainsi tous les éléments nécessaires sont mis en place pour changer de cycle naturellement sans que la pression sociale représente un frein.

Afin que ce système puisse fonctionner il faut être ouvert aux signaux faibles venant de l'extérieur tout en ne se laissant pas parasiter pour continuer à profiter pleinement de notre vie. Par contre, cette ouverture, cet affût continuel nous permet d'être sensible quand ces faisceaux d'opportunité atteignent une "masse critique" et il ne nous reste plus qu'à donner la petite impulsion qui permettra de basculer.

Ce schéma de fonctionnement appliqué à l'individu peut être calqué sur l'entreprise voir sur la société en général. On peut très bien imaginer une entreprise se concentrant pleinement sur son activité mais entretenant des projets secondaires lui servant d'ouverture sur l'extérieur. A mesure que de plus en plus de signaux faibles deviennent des signaux lourds, elle met en place toute les conditions nécessaires pour changer de cycle et amorcer une nouvelle période. Rares sont les entreprises qui ont changé radicalement de métier et quand cela se fait, les salariés sont déchirés et deviennent dépressifs ayant l'impression d'avoir perdu un sens, une culture et toute cohérence. De même, la société est sévère pour ces entreprises. Aujourd'hui je suis toujours impressionné par ce côté linéaire de l'activité économique. Deux mille ans d'histoire nous ont créé un cadre de référence bien agréable pour les repères qu'il procure mais qui s'est très vite transformé en une prison.
 

Totalitarisme de la pensée

Le totalitarisme engendre toujours sa propre perte en souhaitant combattre ce qu'il considère néfaste pour la survie du système qu'il défend.

Nos sociétés occidentalisées sombrent jour après jour dans un totalitarisme de la pensée où les choses ne peuvent plus être dites voir nommées. Chaque idée exprimée est maintenant sujette de répondre de sa validité devant des juges. De l'augmentation des tarifs de la SNCF ("réajustement tarifaire") en passant par l'apartheid mis en place dans le pays que l'on n'a pas le droit de nommer, la défense de l'individu et des communautés a vu le glissement du cadre légal statuant sur le collectif ne s'intéresser qu'à l'individu. Argant de la défense de la personne, le juge devenant représentant d'un intérêt individuel a mis en place un totalitarisme de la pensée au détriment de la chose civile.

Un tribunal discutant pour savoir si Gérard Mermet est anti-sémite car une des partie considère qu'il a un partie pris, CNN et la BBC rappelés à l'ordre car pas considérés assez pro- .

J'ai rencontré des gens qui se disaient profondément chrétiens (je vous rassure je suis assurément et profondément athée) et de ce fait souhaitaient d'une part défendre les valeurs dans lesquelles ils se reconnaissaient mais aussi pouvoir appliquer ses valeurs partout où ils se trouvaient dans le monde. Je pense sincèrement que dans un pays de tradition musulmane nous pouvons trouver des pratiquants ayant la même vision de leur culture et de leur valeur. Il y a maintenant peut de possibilités d'émettre un tel avis en France.

Les juges sont maintenant armés d'une épée divine pour déterminer ce qui est bon de penser ou pas sur "le pays que l'on a pas le droit de nommer", l'islam, la pédophilie, le crime de guerre, les crimes contre l'humanité .... Les idées se retrouvent enchaînées au bras séculier. Si nous savons où se trouvent les hérétiques, où peuvent bien être les inquisiteurs ? Apôtre de la libre pensée, le communautarisme en est pourtant son fossoyeur.

 

Les Zioms

La définition que fait Nietzsche de l'homme est des plus captivantes.

En effet, pour lui l'Homme est un fil, une étape transitoire entre le Surhomme et l'Animal. Ainsi, sa conception de l'Homme implique qu'il y ait une volonté de celui-ci d'évoluer, de tendre vers cet état supérieur. Par contre, il ne dit rien du vide ou néant qu'enjambe ce fil mais laisse entendre que si l'Homme est amené à y tomber, c'est le néant qui l'attend.

L'idée majeure de ce concept est cette notion d'état transitoire représenté par l'Homme. L'Homme serait donc un Surhomme en devenir. Mais existe-t-il d'autres états transitoires ? Par exemple, certains Hommes peuvent-ils être des Animaux en devenir ?

Pour ma part, j'ai pu observer dans la vie de tous les jours un autre état transitoire de l'Homme que je nommerai les Zioms. Un Ziom est aussi au même titre que l'homme un état dynamique mais au contraire de concourir à l'élévation de l'humanité en essayant d'atteindre cet état supérieur, il s'est trompé de direction et tend à redevenir Animal. Un Ziom est né Homme mais mourra Animal. Etre malfaisant sa vie est le reflet d'une longue déchéance d'une partie de l'humanité. Malheureusement j'ai pu constaté à mon grand désespoir qu'ils n'étaient pas rares et que la chose économique soit un très bon révélateur de zioms.

Ce nom de Ziom est tiré d'une histoire développée par Denis Gerfaud (il serait bien le premier surpris de se retrouver ici). Les zioms sont des créatures de laideur faites de terre mais vivant dans leur propre imaginaire. Ainsi ils ne se voient pas créatures de terre et de boue mais hommes et femmes, ils ne se voient pas nus mais habillés mangeant des mets délicieux ... de même ils ont une perception différentes de leur
environnement.

Les Zioms ont une conscience d'eux mêmes mais dans un autre champ de perception qui n'est qu'une réinterprétation de la réalité. Alors qu'il est malfaisant de part ses actions, pour lui il participe activement au bien être de l'humanité.

 
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