Communication et complexité, ESF éditeur 1991

Le livre se divise en deux parties : "Le théorie de l'empreinte" et "Eléments pour une théorie de l'information psychologique". au delà de l'intellectualisme qui se dégage de l'ouvrage (idée renforcée par des schémas gribouillis surtout dans la première partie), Au delà des concepts pseudo-anti-intello-blablabla, ce livre est une pierre angulaire de la théorie de la communication et de la transmission du message. Plus particulièrement, on portera de l'intérêt sur la notion de chunks d'informations et des huit degrés d'intégration selon Miller, mais aussi des études de cas sur les procédés d'intoxication. L'ouvrage au final est passionnant. Bruno Lussato, que j'ai eu comme professeur mais aussi à gérer dans ma vie professionnelle, est d'une richesse et d'une clairvoyance sans nulle pareille. Par contre un ego démesuré ne lui permet pas d'adapter un discours permettant de convaincre les foules de la justesse de ses analyses. Mais est-ce son envie ? (le connaissant, j'appréhende déjà la réponse).

La parole manipulée

Philippe Breton

Poches Essais, La Découverte 2000

Vivre et penser comme des porcs

De l'incitation à l'envie et à l'ennui dans les démocraties-marchés

Gilles Châtelet

Exils Editeurs, 1998

A la fois essai critique et acide sur notre société de consommation et de comportement, l'ouvrage est aussi un pamphlet mettant en scène nos propres contradictions. C'est un appel au combat afin que nous ne soyons plus des citoyens-consommateurs ou simplement des médiocres mais redevenions de véritables humains. Nous nous retrouvons à la frontière de la philosophie et de la sociologie, de la business school et du supermarché. Tous nos travers y passent et rien n'échappe à l'auteur. Gilles Châtelet s'est donné la mort en juin 1999. Quelqu'un de grand (de part ses réflexions et écrits) nous a quitté.

L'utopie de la communication

Philippe Breton

Verticales, 1999

L'auteur s'attache à dénoncer l'appropriation de l'espace politique par la publicité. On peut ne pas partager sa thèse ou son analyse, par contre cet ouvrage présente plusieurs points forts. Tout d'abord il est agréable à lire malgré parfois un vocabulaire "ésotérique". Ensuite deux analyses très fines portent toute la substance du livre : un décryptage captivant de la publicité "J'en ai rêvé, Sony l'a fait" et une étude très précise des actions de lobbying des associations professionnelles réunissant les agences de communication. Au final, un ouvrage de référence pour ce domaine, la publicité, qui est souvent décrié mais peu souvent étudié sérieusement. ("99 FRF" pour les autres)