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cheval chinois, la princesse qui aimait les insectes

 

Le cheval chinois

Il était une fois un paysan très pauvre qui n'avait que pour seule richesse son fils.

Un jour, par le plus grand des hasards, il trouva un cheval. Celui représentait, pour un pauvre paysan, une fortune colossale. Le cœur du paysan était chargé de joie. Son fils monta le cheval et s'entraîna à l'équitation. Mais, malheureusement, il chuta et perdit un œil. Ce fut un désespoir terrible pour son père. Un fils borgne n'était pas un bon parti pour le mariage et celui-ci ne trouverait sûrement pas une femme de bonne condition. Le paysan ne cessait de geindre et maudissait le cheval. Il se reprochait sa cupidité.

Des mois plus tard, la guerre éclata avec la principauté voisine. Le roi leva une armée et demanda à tous les jeunes gens en âge de combattre de rejoindre la capitale. Le fils borgne ne fut pas enrôlé et échappa ainsi à une mort certaine. La joie du paysan fut immense. Il remercia pour dix mille années le dieu qui mit sur son chemin ce cheval et créa les conditions nécessaires pour la réalisation de cet accident salvateur.

Un bonheur entraîne toujours un malheur qui entraîne un bonheur ...

 

La princesse qui aimait les insectes

Mushi Meduru Hime-gimi (Mushi Mezuru Himegimi)

Il était une fois une princesse d'une rare beauté. Elle était la fille de Fujiwara Munesuke, une famille de haute lignée. Elle aimait les insectes et plus particulièrement les vers et les chenilles. Les garçons lui en ramenaient. Une fois ce fut une espèce inconnue qu'elle nomma.

Beaucoup pensent que les fleurs, les papillons sont beaux et nécessitent par là d'être admirés. Pourtant ils ne cherchent pas à comprendre réellement la nature des choses. Au contraire cette jeune princesse pensait qu'il fallait regarder les choses avec attention et un œil impartial et observer avec attention la croissance des insectes et leurs différentes métamorphoses.

Mais sa mère ne l'entendait pas de cette façon. Elle craignait pour le mariage de sa fille qui ne serait plus bientôt une enfant. Elle devait se maquiller comme les autres filles et cesser de jouer avec ses chenilles. Sa mère en lui donnant des conseils pour se rendre belle, lui disait "Si tu n'agis pas ainsi tu nuiras à ta réputation". Mais la princesse ne voulait pas se maquiller et elle détestait se noircir les dents comme c'était la coutume à cette époque. La princesse aimait les choses telles qu'elles étaient. Ses pauvres parents savaient qu'elle était étrange et excentrique, mais à chaque fois qu'ils voulaient lui rendre raison, elle les contredisait. "Il n'y a rien de mauvais en ce que tu fais" lui disaient-ils, "mais si les gens apprennent que tu aimes les chenilles, il y aura des commérages et ce serait fort fâcheux ...".

La princesse leur répondit : "Il y a un but à un début afin de tendre vers un résultat. Les chenilles deviennent des papillons. La soie est faite par des vers à soie. Si le ver quitte le cocon et se transforme en papillon, la soie ne pourra être filée et pourtant ils ont atteint leur but". Elle était à la fois belle et sage.

Les commérages ne cessaient pas sur cette étrange princesse. Un jour un homme chercha à lui faire peur avec un faux serpent qu'il plaça dans un sac qui lui fit parvenir avec un poème. Elle surmonta sa peur et se rendit compte que le serpent était faux. Elle était à la fois innocente et très belle.

Ce jeune homme et son ami voulurent la voir. Ils se déguisèrent comme des paysannes et se rendirent au jardin. Ils virent que ses vêtements étaient inconvenants, qu'elle n'était pas coiffée, ses sourcils non préparés, ses dents blanches. Ils ne pouvaient voir qu'elle pourrait être jolie si elle était maquillée et habillée. Malgré ça, elle était agréable à regarder, elle était distinguée, on pouvait sentir en elle une certaine dignité. Une servante les remarqua sous leur déguisement et cria "Rentrez, on vous regarde". Elle rentra dans sa chambre, prit les chenilles et les plaça dans les manches de son Kimono. Elle le fit vivement.

Le jeune homme, à l'extérieur dans la cour, observa la scène et se dit : "Même si elle parait être une fille horrible, elle agit et se conduit normalement. Cette fille est d'une certaine façon indifférente mais elle est aussi à la fois très jolie très digne. C'est uniquement un unique comportement étrange qui fait d'elle quelqu'un de complètement étrange. Quel dommage !" Ce jeune homme ne souhaitait pas rentrer chez lui ainsi. Il lui écrivit un second poème : depuis que j'ai vu vos cheveux dressés comme ceux d'une chenille, mes pensées sur vous restent collées dans mon esprit, comme le ferait du papier tue-mouche.

La servante qui lu à la princesse le poème ne put qu'exprimer son désarroi : "Horreur, cet homme dehors est un seigneur important. Il a du voir votre visage lorsque vous jouiez avec ces vers dégoûtants". La princesse lui répondit : "il n'y a rien de honteux à ce quelqu'un observe quelque chose avec minutie. Dans ce monde illusoire ou tout est rêve, qui vivra assez longtemps pour juger si une action est bonne ou mauvaise ?".

Le jeune homme et son ami attendaient la réponse. Mais lorsque toutes les servantes furent rappelées à l'intérieur de la maison, ils ne s'attendaient plus à une réponse.

Mais quelqu'un sans pitié dans la maison leur répondit : "Je vous laisserai lire en mon cœur seulement si je peux connaître votre nom, comme je connais le nom de mes chenilles". Le jeune homme lui répondit : "Aucun homme sur terre n'est pas même capable de mesurer la taille de vos sourcils de chenille, alors pourquoi vous donnerais-je mon nom ?".

Rigolants, le jeune homme et son ami s'en retournèrent chez eux.